Mongol Els

(GMT +7)

Les « visites de site » sont maintenant terminées. Il ne reste que nous, les familles, la nourriture et la communication non verbale.

Chaque famille est très différente (comme chez nous) chacune à ses habitudes, ses moyens et son ouverture! Mais chacune nous accueille avec générosité. On nous donne toujours le meilleurs lit, parfois nos hôtes dorment par terre et nous laisse leur seul lit. Malheureusement, ils sont quasiment toujours trop courts pour Mo qui est définitivement trop grand pour ce pays. Parfois nos hôtes rigolent en mimant qu’il devrait « s’enlever » la tête pour passer dans leur lit ou dans leur yourte.
Les gens d’ici pensent que si leurs invités ont froid la nuit, leurs bêtes auront froid l’hiver et ne survivront pas: L’invité est toujours privilégié.

Nous mangeons avec eux, ce qui n’est pas toujours facile pour nous car leur alimentation est constituée principalement de viande (pauvre Mo) et de lait fermenté agrémenté parfois d’un peu de pomme-de-terre, de choux ou de carotte (lorsque nous avons de la chance) et de beaucoup d’alcool fait maison.
Ce n’est pas un régime pour les végétaliens mais nous nous rendons compte à quel point nous sommes privilégiés de pouvoir choisir ce que l’on mange chez nous, ici ils mangent simplement ce qu’ils peuvent produire!

Nous rencontrons une famille de notre âge (qui nous touchent beaucoup). Nous jouons au carte avec eux et ils nous apprennent toute sorte de jeux à base de cartilages de chèvres et de moutons pendant que dehors les éléments se déchaînent: la neige se mêle aux sables dans des vents tourbillonnants!
Nous devrions repartir à cheval (mais ici rien ne se passe vraiment comme prévu). Lors du départ, impossible de trouver le troupeau (qui s’est enfuit pendant la nuit à cause de la tempête) nous repartons donc à trois sur une moto (avec nos deux sacs) à travers les sables du désert  (Mais le désert ne veut pas dire le chaud, notre conducteur fera même un arrêt pour emprunter des gants!)
Il apprend ensuite à Mo le sport national: Le naadam (qui est une sorte de lutte mongole).

Chaque famille nous emmène à leur manière et avec leur moyen. Nous faisons même une longue et tranquille traversée à dos de chameaux!

Souvent les familles ont des enfants. Ils aiment jouer avec nous, nous coiffer parfois. (particulièrement la barbe de Mo qui les impressionne! Ils n’en portent pas ici.)

Un jour nous nous retrouvons dans une micro-yourte remplie d’une chèvre en pièce détachée (une tête suspendue par la trachée ici, les pattes rangées par là, les abats devant nous et le corps suspendu un peu plus loin…) Il nous est difficile de manger au milieux de ce petit « musé des horreur » (comme l’appellera Mo). Le soir on nous sert les abats dans une sorte de crêpe  c’est un peu trop pour nous, nous les rangeons discrètement dans nos poches et les emporterons jusqu’à la capitale!

Le lendemain on nous sert beaucoup d’alcool, des abats crus (que nous arrivons à éviter) mais je mange du cartilage et nous dormons avec une tête de chèvre morte à nos pieds…
…Je tombe malade pendant la nuit, il est vraiment temps de rentrer vers la civilisation!

Nous demandons à quelle heure est le bus pour rentrer à Oulan-Bator, nos hôtes nous disent en premier lieu qu’il est à 10h, puis 11h mais comme ils n’ont visiblement aucun moyen de transport des voisins nous apportent des chevaux (pas top pour mon estomac) et nous déposent dans une yourte un peu plus loin  Nous repartirons de là qu’à passé 11h! Une voiture vient nous chercher (c’est une auto de taille normal, et pas un break) mais nous somme sept à l’intérieur avec nos deux gros sacs et nous nous arrêtons une fois supplémentaire pour prendre trois moutons vivants avec nous!

Nous arrivons vers l’arrêt de bus vers midi moins dix mais apparemment le bus est complet et nous ne pouvons pas le prendre. Par contre, coïncidence incroyable, notre ami suisse à vélo est à l’intérieur, il a eu beaucoup de mésaventure et a décidé de rentrer et d’arrêter là son périple…

Nous prenons donc une sorte de minibus-taxi (dans lequel certains occupants, impressionnés, caresse la barbe de Mo) et nous retrouvons la capitale quelques heures plus tard avec un grand besoin de douche et de repos (ahhh que nous sommes occidentaux)!

Et vous qui nous lisez, comment vous imaginez-vous vivre dans une seule pièce, souvent plusieurs par lit, sans eau courante, sans douche, sans toilette, sans intimité, sans chauffage et sans toutes ces petites choses qui nous facilitent la vie sans que nous nous en rendions compte comme par exemple un camion poubelle qui passe chaque semaine??

Et à tous les jeunes parents pourriez-vous concevoir d’élever vos enfants sans poussette, sans berceau, sans table à langer et très souvent sans langes (avec des pantalons à trou car il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas de machine à laver)?
Les laisseriez-vous jouer avec des scies, des couteaux, des haches, des médicaments (puisque tout est à porté de mains et dans la même pièce)?

Peut-être qu’il est là le réel prix d’une vie libre sans stress et sans angoisse…

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